La belle et la bête (2014)

Le film de C.Gans m'apparait comme une vision grand spectacle et essentiellement basée sur les effets visuels et artistiques du film un peu glauques (style Labyrinthe de Pan, le petit poucet ou encore le chaperon rouge) ou féériques : paysages qui semblent être des tableaux peints et revêtent une certaine douceur qui tend au féérique, effets spéciaux soignés, mise en scène artistique des décors même si ce n'est pas vraiment très réaliste comme ces rideaux qui pendent entre les arbres, couleurs tranchées (rouge dans la neige par exemple).... L'effet est joli, attire l'oeil, mais pêche par excès et par manque de simplicité. Cela devient très artificiel, trop artificiel, bien que joli à regarder.
Autre chose, je trouve que l'emploi du fantastique avec les statues qui se lèvent par exemple et donne un style " seigneur des anneaux" est vraiment inutile et mal approprié. Je ne parlerai pas des touches de fantastiques et de magie qui viennent ponctuer tout le film et sonnent aussi faux et sont en excès, tout autant que l'imagination fertile de l'auteur qui surajoute nombre d'éléments artificiels et non utiles à ce film.
On se lasse pas mal au fil du film, d'autant qu'il n'y a pas grand chose à côté pour orienter notre regard.

En effet, si Léa Seydoux dans le rôle de Belle vient possiblement s'accorder avec notre vision imaginaire d'une héroïne jolie jeune et douce, ce qu'elle retransmet assez bien à l'écran, j'ai eu plus de mal à accrocher au personnage de la Bête, et à Vincent Cassel dans ce rôle qui est, à mon goût, loin d'incarner l'image du prince charmant. De plus, l'alchimie entre les deux acteurs est très poussive, on peut même dire inexistante, et je dirai qu'il n'en ressort aucune émotion, seulement autant de froideur que dans les paysages froids et enneigés des alentours du château.
Là où la Belle et la Bête est à la base une histoire d'amour qui montre l'évolution des sentiments d'une jeune fille innocente qui apprend à percevoir la beauté qu'il y a dans la bête et à l'aimer tant qu'elle occulte son aspect monstrueux, cela tout en même temps que la bête s'humanise et perd son narcissisme et son côté superficiel qui l'avait condamnnée à ce sort, on ne trouve rien de cela dans ce film. La romance ne s'installe jamais, on en arrive à ne pas comprendre que Belle puisse trouver quelque chose à la bête tant le personnage de Cassel est désagréable , non pas à regarder, mais à entendre et tant il n'y a rien qui puisse évoquer le moindre soupçon d'une tangible émotion entre eux. Quand elle lui dit qu'elle l'aime à la fin, on tombe sur les fesses, celle là on ne l'avait pas vue venir, même si on s'y attendait car on connait l'histoire !!!!!! Quand elle le dit de manière tellement emprunté et sans émotions, ça ne nous émeut même pas une seconde et on n'y croit pas, rien de toute façon ne nous a montré qu'elle pouvait ressentir le moindre frémissement à son égard.
de plus, j'ademts que je n'aurai pas frémis face à cette bête qui ne s'humanise pas vraiment ... la seule chose qui pourrait nous en rapprocher est de connaitre par les effets de retour dans le passé, son histoire et pourquoi il est ainsi, et là encore, celui que l'on rencontre n'a rien de franchement aimable.

Bref, un spectacle esthétique qui surprend et étonne au départ, voire est même agréable, mais qui devient pénible et lourd étant donné qu'il n'y a rien de plus que cela, et que finalement, à part jauger de l'esthétique, il n'y a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent côté rapports humains, chaleur humaine, émotions, amour, tristesse .... tout cela est d'une platitude sans commune mesure dans des décors travaillés jusqu'au surfait qui ne parviennent plus à nous suffire et viennent finalement nous agacer tant ils prennent toute la place du fait du vide du reste et de ce que l'on attendrait.

Grande déception donc pour moi, je n'ai pas vibré et je me suis vite lassée attendant la fin....